Tel est le très beau titre du texte inédit de Marc Bernard que vient de publier la non moins belle revue Théodore Balmoral, dirigée par Thierry Bouchard (lire aussi ci-dessous). Ce récit d'une vingtaine de pages est sans aucun doute le tout dernier texte écrit par Marc Bernard avant de s'éteindre, le 15 novembre 1983 à Nîmes. Bien évidemment, la bien-aimée Else est omniprésente dans ce texte d'une tonalité plus crépusculaire, si l'on se réfère au livre que les éditions Gallimard publieront au lendemain de sa disparition,
Au fil des jours, un véritable paquet de notes que son ami Roger Grenier eut le talent de mettre en ordre. Ce texte met aussi en exergue la relation curieuse que Marc Bernard noue avec le monde en ses derniers instants. Selon son propre aveu, il se sent de plus en plus expulsé de la réalité. Avec quelle minutie il décrit sa vision des objets, et même des murs, qui l'entourent (alors qu'il est encore sous l'effet d'une anesthésie), voire son obsession du proton...
Outre ce récit de Marc Bernard, le n°68 de la revue Balmoral propose notamment une pièce de la femme de lettres et résistante Charlotte Delbo :
Les hommes.
Trois écarts expérimentaux de Jacques Réda,
Les graines de lecture de Bernard Baillaud, lequel édite courageusement les œuvres complètes de l'ami Paulhan chez Gallimard, ou encore un entretien avec Gilles Ortlieb autour d'un écrivain précieux : Jean Forton. Bref, Marc Bernard est bien entouré !
On peut trouver ce numéro dans les bonnes librairies, mais plus sûrement en écrivant à la revue : theodore.balmoral@wanadoo.fr (21 €). De la littérature que c'est (vraiment) la peine !